Les chauffe-pneus font leur retour pour garantir la sécurité et les performances lors de la course la plus importante de l’année. Dans la prochaine édition de la course d’endurance la plus prestigieuse au monde, la FIA et l’ACO ont exceptionnellement approuvé l’utilisation des chauffe-pneus pour atteindre la température appropriée pendant la course.
Depuis de cette année, les réglementations ont interdit l’utilisation des chauffe-pneus afin d’éliminer les dispositifs énergivores nécessaires pour chauffer les pneus, adoptant ainsi une approche plus durable. Cependant, il ya eu plusieurs incidents dans les premières courses à Sebring et SPA, où certaines équipes ont rencontré divers problèmes et ont endommagé leurs voitures en raison du risque élevé de perte de contrôle avec des pneus hors de la plage de température correcte, en particulier dans le cas des voitures de haute performance.
La sécurité a prévalu pour cette course, avec la promesse de poursuivre vers une approche soutenable à l’avenir.
Pourquoi les pneus perdent-ils leur adhérence lorsqu’ils sont utilisés en dehors de la plage de température ?
Il est important de noter que les pneus conçus pour le sport automobile sont conçus pour fonctionner dans une plage de température de 80 °C à 120 °C. Cette plage se réduit en fonction de différents facteurs tels que le composé du pneu, le type de carcasse et la fabrication du pneu.
Le graphique ci-dessus montre la relation entre le niveau d’adhérence et la température. Si nous restons dans la bonne fourchette de température, l’adhérence atteindra sa valeur maximale. Toutefois, elle diminuera considérablement si la température est trop élevée ou trop basse. Une chaleur excessive peut provoquer des cloques, tandis que des températures basses peuvent entraîner un effet de grainage.
Dans les courses d’endurance comme les 24 heures, il existe plusieurs scénarios de course qui font que les températures de départ des pneus se situent nettement en dehors de la zone de performance maximale s’ils ne sont pas préchauffés. Envisagez des séjours de nuit où la température ambiante peut avoisiner les 10°C. Dans les premiers tours, les pneus à des températures aussi basses ont des niveaux d’adhérence nettement inférieurs à ceux exigés par les voitures GT.
Différentes stratégies ont été mises en œuvre pour chauffer rapidement les pneus dans les premières courses où l’utilisation de chauffe-pneus était interdite :
- La pression des pneus est très basse afin d’engager immédiatement la carcasse du pneu et de l’amener à température.
- Ajuster la répartition des freins pour chauffer rapidement le système de freinage et ainsi rayonner de la chaleur vers la roue.
- Les bouches d’aération intérieures de la voiture dirigent l’air chaud vers les pneus.
Toutes ces stratégies visaient à compenser les basses températures lors des premiers tours, mais leur efficacité n’était pas toujours constante. De plus, les courses d’endurance impliquent des pilotes moins expérimentés qui peuvent ne pas avoir l’expérience nécessaire pour gérer des niveaux d’adhérence nettement plus bas lors des premiers tours, compromettant ainsi la sécurité.
Il est donc crucial dans les sports automobiles d’utiliser des pneus dans la plage de température correcte pour atteindre des performances maximales et minimiser la dégradation.
En conclusion, le contrôle des températures des pneus est essentiel pour obtenir des performances optimales et assurer la sécurité dans les courses de haut niveau. L’utilisation de chauffe-pneus permet de maintenir les pneus dans la plage de température appropriée, améliorant ainsi les performances et la fiabilité des voitures de compétition.
Pascal Cardinale
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